Mon Festival d'Avignon

Mon Festival d'Avignon

Kingdom (Cour du lycée Saint Joseph)

Une pièce du IN, encore une fois.

On est dans la forêt, une lointaine forêt sibérienne, loin de l' "Europe", loin de la civilisation, loin des normes qui régissent habituellement la société, cette forêt des contes, peut-être des contes du patriache, forêt qui figure l'inconscient touffu et ses taillis impénétrables de désirs, refoulements, traumatismes et haines enfouis au plus profond de nous. On est dans Captain Fantastic, dans Into te wild, dans Deux ans de vacances. On est dans un petit monde autonome où règne le patriarche qui a fui la ville, mi-gourou, mi-chaman, et qui impose sa loi "pour le bien de tous", contre "les voisins". On est dans une pièce traditionnelle à l'intrigue serrée, et en même temps dans une émission de téléréalité, derrière ces caméras qui sous couvert de neutralité montrent les profondeurs de l'âme. Les personnages appartiennent tous à la même famille, mais la tendresse intense qui les unit confine à la haine, à moins que ce ne soit l'inverse. Et c'est bien de confins dont il s'agit : la pièce est une pièce des confins, confins géographiques où tout devient possible, ou pas, confins de l'âme, confins d'une société irrémédiablement plus forte, confins du monde connu où commence l'enfer. Car l'enfer, ce n'est ni les autres, ni soi-même, l'enfer c'est la fuite de soi et des autres. Cette pièce l'illustre magistralement.

 



09/07/2021
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