Mon Festival d'Avignon

Mon Festival d'Avignon

Dans ce jardin qu'on aimait (IN : Cloître des célestins)

La narration est ténue, l'intrigue minimaliste, mais qu'importe, on est pris par le texte de Quignard qui s'attache, comme souvent, à magnifier le détail, à décortiquer la sensation, à autopsier le sentiment de l'instant. Et cela devient comme un long poème sur notre relation au monde, lorsque le rapport à l'autre s'est épuisé douloureusement, lorsque la source de tout amour s'est tari, ne fût-ce que temporairement. Et cette relation au monde passe, ici, par la transformation, grâce à une sensibilité des plus aigües, des sons du quotidien en musique des sphères, par la métamorphose du chaos intérieur et extérieur en harmonie universelle. On ne soulignera jamais assez la performance des acteurs capables d'imiter le chant des oiseaux les plus exotiques, de rendre musical un catalogue de volatiles dont peu nous sont familiers. Un spectacle envoûtant qui met à jour la difficulté d'être au monde, et nous fait sentir au plus profond de nous une façon de la résoudre...

 



12/07/2022
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