Mon Festival d'Avignon

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Giono. La guerre. La marche du monde. (Présence Pasteur-OFF)

On est accueilli dans un décor plutôt minimaliste, mais où chaque objet, chaque accessoire est minutieusement choisi pour illustrer le propos, puis il y a la voix chaude de Paul Fructus qui vous enveloppe et vous embarque. Et le voyage n'est pas de tout repos : il s'agit d'un ensemble d'écrits de Jean Giono relatifs à la guerre, à la première guerre mondiale, à laquelle il a participé d'abord sans enthousisasme, puis pour laquelle il a exprimé une franche hostilité. Ces écrits disent l'absurdité de la guerre, son horreur, avec un luxe de détails comme dans un tableau expressionniste d'Otto Dix, le scandale absolu qu'elle constitue. C'est simple, puissant, percutant. Mais dans ces textes qui s'enchaînent de manière fluide, ce n'est pas seulement l'inhumanité de la guerre qui est abordée, mais c'est surtout la diversité des comportements humains quand on est au bout de ce qui est supportable, c'est l'humanité toute nue, quand on est débarrassé du masque policé de l'être social, le fond de l'âme humaine. C'est ce qui fait la force de Giono, toujours, dans tous ses écrits : montrer l'âme humaine dans son tréfonds, qu'elle soit misérable ou glorieuse, individuelle ou collective, montrer dans un langage clair, simple en apparence, ce qui constitue la petite étincelle qui nous est commune et qu'on ne devrait jamais perdre de vue, surtout à notre époque où la grande "meule" s'est remise en route. L'humanisme seul est son antidote, il faut aller écouter ce que nous dit Giono.

 

©Jean-Rémy Turgis

©Jean-Rémy Turgis



20/07/2025
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