Mon Festival d'Avignon

L'Alouette, par la compagnie Hagard, revient à Avignon, et c'est pour le plus grand plaisir des spectateurs. La pièce d'Anouilh, qui peut parfois pêcher un peu par un verbiage assumé, quelques longueurs dans le texte, est rendue particulièrement vivante dans cette mise en scène par le choix d'un humour guilleret qui n'enlève rien au tragique de la situation, de petites libertés de bon aloi prises avec le texte, de jeux de scènes légers et comiques (la scène du bilboquet !), d'un décor modulable mais qui suggère sans coup férir tout un monde médiéval de palais et de cachot, de campagne et de château, et cela avec quelques caisses seulement. La jeunesse des acteurs, leur enthousiasme, même dans le sérieux des scènes les plus dramatiques, leur complicité visible, emportent le spectateur dans une longue réflexion sur la liberté et la discipline, dans l'acceptation ou non de règles établies et difficilement déboulonnables, sur l'aspiration à s'envoler quand le poids des responsabilités vous retient au sol.