Mon Festival d'Avignon

La pièce est une tragédie intime, le drame d'un peintre peu sûr de son talent, qui se fait plus ou moins spolier, atteint d'une maladie qui va le rendre aveugle, et surtout marqué par des drames familiaux qui ont peu à peu érodé sa capacités à vivre avec les autres, même les plus proches. Les relations avec son fils, avec sa soeur sont douloureuses, les réminiscences de la mère le sont tout autant. Mais la pièce met un certain temps à trouver son rythme, on suit ce personnage bougon poursuivi par ses démons, en trouvant parfois que les situations se répètent un peu ou en tout cas en attendant que quelque chose se passe. Et puis, à l'approche de la fin, la pièce trouve son rythme et l'émotion grandit jusqu'à la dernière scène réellement bouleversante. Les acteurs jouent juste tout au long de la pièce, et trouvent la grâce dans ce final qui en impose, car cette terreur face au temps qui passe et qui broie tout est probablement notre plus grande hantise. On sort de la pièce avec une impression un peu mitigée, mais positive grâce à ce dénouement qui n'en est peut-être pas un, finalement.