Mon Festival d'Avignon

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Le Jardin des délices (IN : Carrière de Boulbon)

Un car arrive sur scène, bientôt suivi d'un oeuf. Dans le car, il y a des personnages tout droit sortis d'un road movie américain des années 70, ou bien de la Nef des fous, d'Erasme ou de Bosch, ou du Chariot de foin, du même peintre, qui avance lui aussi en étant poussé ; l'oeuf est posé au centre de l'espace scénique, comme l'ombilic de Delphes. Et puis ça part dans tous les sens, au risque de dérouter fermement le specateur, comme lorsqu'on se trouve devant Le Jardin des délices de J. Bosch... dans tous les sens pas tout à fait : l'Enfer de Dante, des reprises visuelles des tableaux de Bosch, des citations d'un mystique flamand du XIVème siècle, une descente aux enfers, enfers collectifs ou individuels, Virgile et Dante cheminant de concert, un lien tellurique avec nos origines, la quête déséspérée d'un sens à notre existence, tout ceci crée finalement une unité à ce spectacle baroque et flamboyant, (très) sonore et (très) visuel, mais qui dit bien nos folles et sombres inquiétudes sur notre existence, et là encore comment ne pas retrouver l'atmosphère du tableau de Bosch ? Le côté plutôt décousu de la narration et les innombrables références culturelles camouflées derrière un apparent désordre de scènes et de propos, ont pu désorienter certains, il faut l'avouer, mais la coquille du mollusque est faite pour être ouverte...

 

© Christophe Raynaud de Lage

© Christophe Raynaud de Lage



19/07/2023
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