Mon Festival d'Avignon

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Le Quatrième Mur (Off : Présence Pasteur)

Monter une pièce sur la responsabilité politique et morale, sur l'amour fraternel inconditionnel, dans un Beyrouth en guerre, c'est une gageure qui peut sembler totalement absurde. Et pourtant, c'est le défi que va tenter de relever Georges : monter Antigone d'Anouilh avec des acteurs de toutes les communautés libanaises, par fidélité envers son ami Samuel, engagé comme lui dans les luttes politiques des années 70-80. Le tour de force en passe d'être réussi, la brutalité du monde s'impose et chacun est renvoyé à son dévastateur sectarisme. Au-delà d'un abominable tableau de notre monde moderne, et de ce que l'art peut semer comme graines amères d'espoir, c'est de cette pulsion du repli sur soi et du refus de voir en l'autre son semblable et son partenaire qu'il est question dans cette adaptation du roman se Chalandon. L'être humain semble incapable de renoncer à son enfermement volontaire dans ce qui le détruit, il semble incapable de s'ouvrir à l'altérité, comme si au tréfond de chacun la survie passait par la destruction et la négation de l'autre. Le Liban de naguère et d'aujourd'hui, comme l'est de l'Ukraine actuellement n'en sont malheureusement que d'évidents exemples, et cette pièce, si elle décille, met à mal tout humanisme. C'est fort, c'est triste, c'est désepéré.

 

© Michel Cavalca

© Michel Cavalca



16/07/2023
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