Mon Festival d'Avignon

On ne sait jamais à quoi s'attendre avec une "lecture"... Celle qui a été faite ce mardi soir, dans le cadre du "Souffle d'Avignon" (organisé par les Scènes d'Avignon, excellente inititative, soit dit en passant...) était tout bonnement magique : il s'agissait, davantage que d'une "lecture", d'une représentation, lue, mais bel et bien jouée, représentation condensée d'une pièce qui n'a pas encore été mise en scène, mais qui commence à se faire connaître de part et d'autre de l'Atlantique. Il s'agit de la pièce : Les Îles de Raphael  d'Alexandra Déglise. C'est donc à un drame en miniature qu'il nous a été donné d'assister. Dans les Antilles, trois femmes se retrouvent à l'enterrement de leur mère et tante. Elles doivent assumer des trajectoires de vie différentes, mais aux origines communes, et mêmes aux origines très lointaines communes. C'est cet héritage, bien identifié par un fait historique, mais aussi un héritage culturel, psychogénéalogique, affectif, qu'elles vont tenter de clarifier pour se l'approprier de façon positive, et accepter l'autre, la soeur, la cousine, trop proche ou pas assez. Une dramaturgie tendue, une interprétation fine et nuancée, une utilisation de fort bon aloi de chants et de la langue créole, bref, une très belle soirée qui nous a embarqués loin d'Avignon, et loin de nos préoccupations quotidiennes, c'est essentiellement ça le théâtre. La pièce aboutie sera sans aucun doute à voir absolument !