Les Valises bleues (Chien qui fume-OFF)
Nous voici dans l'intimité d'un couple d'artistes, qui avancent en âge, mais qui restent pleins d'énergie et de vitalité. Entre eux, c'est comme une respiration : on inspire et la passion se met en branle, les jeux érotiques, les déclaration d'amour fou, les corps à corps torrides... puis on expire et le doute s'installe, la peur de la lassitude, le ronron d'une relation de longue date. Alors, on recommence, on inspire, on expire, on inspire, on expire. Leur art même est questionné : lui est "obsédé" par les fesses féminines et les peint de manière obsessionnelle, à la façon de Klein, elle chercher toujours LA chanson phare de sa carrière, elle crée sans cesse mais semble ne pas avancer. Dans cette quête d'inspiration, le spectateur est sans cesse surpris, ne sachant s'il assiste à une énième respiration ou s'il s'agit de l'expiration ultime. Telle une spirale, les faux départs s'enchaînent avec les vraies retrouvailles, de manière toujours nouvelle, mais d'une nouveauté qui finit par être monotone, elle aussi. Il faut trouver autre chose, mais quoi ?... Stéphanie Lanier et Jean-Marc Catella incarnent de manière flamboyante ce couple qui flotte mais ne coule pas. Une belle pièce de G. Vantaggioli sur les tourments du temps qui passe, sur nos tentatives désespérées pour le rendre le plus riche, le plus plein possible… l’existence n’est-elle pas cette respiration entre le doute et l’euphorie ?