Mon Festival d'Avignon

Un spectacle de danse nécessite souvent un moment d'adaptation pour entrer dans l'univers du chorégraphe, se familiariser avec son langage, apprendre à décoder les gestes. En l'occurrence, on est assez vite dans l'ambiance... Disons-le tout net, ou bien je n'ai pas perçu la complexité et la profondeur du message, ou bien je n'étais pas complétement hors du coup en percevant le spectacle comme quelque chose d'immédiatement amusant, comique, voire parodique. Sous cet angle, j'ai pris plaisir à assister à cette représentation : les gestes saccadés, décomposés, les mimiques déformant les visages (on pense aux estampes caricaturales asiatiques, ou à celles de Jérôme Bosch dans le Portement de croix...), les jeux sur les vêtements qui changent sans cesse et qu'on ôte sans raison évidente, la précipitation des danseurs, parfois, la scène incongrue de chaises musicales, tout cela crée un spectacle très drôle, où l'on va jusqu'à rire franchement. La performance des danseurs n'est pas à sous-estimer, car évoluer dans ce maëlstrom d'énergie pure pendant une heure trente est une véritable gageure. L'histoire de la danse ne gardera peut-être pas ce spectacle dans ses annales, mais y assister peut procurer une intense joie, au premier degré, un bon rire... mais peut-être n'était-ce pas le propos.